Page traitant de sujets relatif à l'arbre en général, articles réalisés par nos adhérents.
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La Marée des Arbres. Article publié en 2010, dans « la lettre de l’arboriculture ».
La lune influe-t-elle sur le vivant. Vaste question
empreinte de mysticisme et de légendes. Et plus exactement, qu’en est il de son influence sur les arbres?
Si réponse il y a, elle ne sera bien évidemment pas dans
notre lettre saisonniere (la lettre de l'arboriculture, ndlr). Juste quelques idées, et peut être le gout de certaines lectures.
Pour ma part, Je n’imaginais pas une planète étirée rythmiquement
par son satellite sans que la biologie y trouve parti.
Dans toutes les régions du monde et de toutes les époques,
les hommes se sont transmis des dictons et des traditions évoquant ces
influences et leurs importances.
Les luthiers, les charpentiers, les jardiniers ont toujours pieusement
écouté et appliqué ces dictons. Sont ils tous fous ? Les croyances n’ont pourtant plus cours
dans notre occident. Foin de
sorcière. Mais qu’en est il
aujourd’hui ? La science lève-t-elle son regard bienveillant vers la lune?
Concentrons nous sur deux phénomènes mis en observation
scientifiquement.
Le premier est un des aspects de l’agriculture biodynamique.
Les influences lunaires sur la germination des plantes annuelles.
De 1923 (semmens), jusqu’en 1997 (Graviou), de nombreuses
expérimentations mirent en lumières des influences lunaires, avec des résultats
plus ou moins marqués selon les plantes, mais illustrèrent tout aussi bien la complexité
des phénomènes de chronobiologie (« aux origines des plantes. »
Zurcher. E). Des résultats notables donc, mais parasités par un nombre infini
d’autres facteurs.
La conversation sur ce sujet avec une personnalité de
l’agrobiologie, Maurice Audier, spécialiste de la lutte biologique, m’apporta
un second point de vue. Il s’avère que les substrats se montrent bien plus
efficaces que notre satellite dans l’aide à la germination.
Je retiendrai donc de cette conversation, entre autre, sa
phrase: « Je ne nie pas les influences lunaires. Je ne les aie simplement
jamais constatées. »
La science
constate, et soulève d’autres interrogations plus globales. Les observations de
terrain sont bafouées par de malins substrats biologiques.
Le second phénomène se nommera poétiquement : la marée
des arbres (« plaidoyer pour l’arbre » Hallé F., « aux origines
des plantes » Zurcher E.)
En 1998, la revue Nature, publie un travail nommé: « le
diamètre des troncs d’arbres fluctue avec les marées ». Un travail scientifique
collectif emmené par Zurcher.E et Michel D.
Deux fois par jour le diamètre des arbres étudiés augmente
puis diminue (de l’ordre du micron) ; La superposition des courbes des
marées et de celles des arbres sujets nous expose une similitude évidente. La
marée des arbres n’est donc plus une image élégiaque sortie du cœur d’un poète
égaré nommé walden, mais bien une réalité scientifique. Réalité rapidement entachée
par d’autres études scientifiques, menées par des équipes Française et
Finlandaise, qui n’aboutirent pas du tout aux mêmes résultats. Il est possible
d’expliquer ces désaccords de façon simple. Il importera d’isoler les sujets
d’études de ce que Zurcher E. nomme « les pacemakers » que sont les
rythmes biologiques majeurs, la respiration et la photosynthèse. Sans cette
précaution, les influences lunaires, mineures, seront masquées. Seul l’équipe de
Zurcher prêta attention à ces variables physique. Et obtinrent de ce fait, des
résultats parlants. Une marée de microns.
Mais l’image poétique de la marée des arbres renforce, n’est
ce pas, l’étroitesse des résultats mathématique.
Des études scientifiques démontrent donc que les arbres
subissent des influences de notre satellite. Des résultats quantitativement peu
importants, mais probants. Les influences lunaires minimes, se joignant aux autres majeures (et
celles-la indéniables) variables physiques.
Peut être est il plus opportun alors, de les imaginer comme
un ensemble influant de concert sur la vie biologique plutôt que de
vouloir dissocier et étudier chacune de ces influences, finalement
indissociables dans l’horloge planétaire. La lune est une de ces variables, les
arbres millénaires et les plantes en général y trouvent certainement parti. Suffisamment
pour qu’un luthier, riche de son art ancestral, aille cueillir son arbre, un
soir sans lune..
« Aux vertus
que nous ont laissés nos pères, ajoutons la foi dans les harmonies de la nature »
(Maurice Audier, « enfer pour nématodes »)
Trouillet Philippe, adhérent sud est.
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